4924 km nous ont séparées pendant 4 mois. J'étais à Dakar au Sénégal et Lætitia était à Brouville en France.
Là-bas, je dessinais, je photographiais, j'écrivais, j'enregistrais, puis j'envoyais mes télégrammes.
Lætitia m'a répondu en poèmes, sur cette ville qu'elle découvrait au fil de ces notes.
La collaboration continue, toujours à distance. Le retour fait autant parti du voyage que le voyage lui-même.
"Soudoul gnibi touki dou nekh."

jeudi 3 avril 2014

«Thomas et le voyageur» Gilles Clement

« L'ombre vous entraîne avec moi. Elle apparaît comme lieu d'une station possible, 
le terrain de la pensée, celui des rencontres et des révélations. J'imagine le coeur d'un banian 
comme l'espace impérieux d'où sont commandés les gestes nécessaires à la vie et tracés les chemins 
à suivre. Nous avions négligé ce territoire, oublié d'y prêter une attention égale à celle donnée 
aux montagnes, aux villes, aux objets crus, ostentatoires et sur eux-mêmes fermés. Peut-être
avions-nous imaginé qu'une aussi impalpable existence, l'ombre, privée de matière au point
d'échapper à la métrique, à la pondération et à toutes les mesures, ne saurait informer sur la vie 
autant que la lumière? Et si c'était l'inverse? Si l'ombre abritait la lumière, la protégeait?
C'est une position de repli. Un territoire sans image justement. Une situation calme.
En infographie on interroge pas l'ombre. Elle reste une projection possible des objets représentés.
Sans plus. Elle n'est pas obligatoire. Elle est neutre. »

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