4924 km nous ont séparées pendant 4 mois. J'étais à Dakar au Sénégal et Lætitia était à Brouville en France.
Là-bas, je dessinais, je photographiais, j'écrivais, j'enregistrais, puis j'envoyais mes télégrammes.
Lætitia m'a répondu en poèmes, sur cette ville qu'elle découvrait au fil de ces notes.
La collaboration continue, toujours à distance. Le retour fait autant parti du voyage que le voyage lui-même.
"Soudoul gnibi touki dou nekh."

dimanche 2 mars 2014

Une nuit chez Fatou Peulh

Pour ma première nuit chez Fatou Peulh, je suis rentrée par la fenêtre...
Il est 1h30 du matin, le loquet est fermé, je suis au milieu de la cour.
Impossible de reveiller Amdy qui dort dans le salon que je dois traverser pour
rejoindre la chambre de Fatou Peulh. J'entends la radio dans la chambre, elle ne dort pas.
Je remarque que la fenêtre coulisse, je rentre, sans bruit.

Début d'une longue nuit aux bruits étranges et à la chaleur de l'encensoir.
Fatou Peulh rigole et me demande si c'est Abdoul qui m'a appris à passer par la fenêtre.
Elle n'est pas surprise. Elle me fait une place dans le lit, éteint la radio, la lumière.
On discute un peu puis je tente de m'endormir. J'ai très chaud, tout est fermé,
l'encensoir réchauffe l'air, Fatou Peulh dormira toute la nuit entièrement recouverte de sa couverture.

Au loin, les chants mourides résonnent encore, les fidèles danseront jusqu'à l'aube, en ronde,
pour chanter les louanges de Sokhna Diarra Bousso, la mère de Serigne Touba. Tous les Jeudis,
rue 37 à la Médina, a lieu cette célébration. Depuis le lit, j'entends les pas des passants devant
la fenêtre. Un insecte ou oiseau inconnu pousse un cri strident et répétitif, en continu, quelque part
dans le toit. Les chants diminuent, la prière de 6h30 commence et les Allah Akbar en décallé nous
arrivent de toutes les mosquées du quartier. L'insecte-oiseau s'arrête... enfin puis reprend son cri.
Le réveil d'Amdy sonne, il quitte la maison pour l'école, 7h30, je m'endors.




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