« Le paysage est ce que l'on voit après avoir cesser de l'observer, m'avez-vous dit un jour.
Il faut fermer les yeux après chaque voyage, laisser se décanter les images. »
« Dans ces conditions, Thomas, de quelque point de vue que vous soyez,
dites-le-moi,
où placez-vous l'horizon? Que ce soit en s'élevant
au-dessus de la planète ou en plongeant
son regard au sol, que ce soit
par le sentiment ou par l'entendement, l'horizon s'efface des esprits
comme s'effacent peu à peu de l'histoire humaine les images très
anciennes de sa propre genèse.
Finalement je crois que le seul
horizon dont nous pourrions parler serait celui-là: un champ virtuel
situé entre ce qui est visible et ce qui ne l'est pas. Un espace non
géographique, présent à toutes
les échelles, une frontière momentanée de
la compréhension des choses, sans plus. Il faudrait en
parler avec
beaucoup de prudence, évoquer l'horizon mental comme la bulle proxémique
de Hall.
Se dire qu'un horizon c'est personnel, intime presque. A ne
dévoiler qu'en toute extrémité,
quand on arrive au bord. »
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