4924 km nous ont séparées pendant 4 mois. J'étais à Dakar au Sénégal et Lætitia était à Brouville en France.
Là-bas, je dessinais, je photographiais, j'écrivais, j'enregistrais, puis j'envoyais mes télégrammes.
Lætitia m'a répondu en poèmes, sur cette ville qu'elle découvrait au fil de ces notes.
La collaboration continue, toujours à distance. Le retour fait autant parti du voyage que le voyage lui-même.
"Soudoul gnibi touki dou nekh."

vendredi 4 juillet 2014

«Thomas et le voyageur» Gilles Clément

« Le paysage est ce que l'on voit après avoir cesser de l'observer, m'avez-vous dit un jour.
Il faut fermer les yeux après chaque voyage, laisser se décanter les images. »

« Dans ces conditions, Thomas, de quelque point de vue que vous soyez, dites-le-moi,
où placez-vous l'horizon? Que ce soit en s'élevant au-dessus de la planète ou en plongeant
son regard au sol, que ce soit par le sentiment ou par l'entendement, l'horizon s'efface des esprits
comme s'effacent peu à peu de l'histoire humaine les images très anciennes de sa propre genèse.
Finalement je crois que le seul horizon dont nous pourrions parler serait celui-là: un champ virtuel
situé entre ce qui est visible et ce qui ne l'est pas. Un espace non géographique, présent à toutes
les échelles, une frontière momentanée de la compréhension des choses, sans plus. Il faudrait en
parler avec beaucoup de prudence, évoquer l'horizon mental comme la bulle proxémique de Hall.
Se dire qu'un horizon c'est personnel, intime presque. A ne dévoiler qu'en toute extrémité,
quand on arrive au bord. »

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